ENVOL...

Je quitte ma piaule,

mes casseroles,

et loin des bagnoles,

 des odeurs de gazole

et des fariboles,

de tous les guignols,

qui bricolent 

pour leur gloriole

et se dotent d'une auréole!

Je chemine dans des chemins de traviole

sans boussole ,ni banderole

et sans camisole sur mes épaules

 ici je ne distribue aucune obole

j'ai le monopole de ce sol

et je caracole avec mes vieilles guibolles

chaussées de solides grolles!

La nature me fait l'école,

oh! je ne danse pas la barcarolle

mais sans paroles 

j'admire ce champs de tournesols

qui se gondolent ,en farandole,

mais je ne fais pas la mariole 

quand je rencontre d'inconnues bestioles

qui font des cabrioles ,et batifolent

dans les rouges busseroles.

J'aime l'élégance des ces pins parasols

et la majesté de ce saule

qui se dresse près d'une rigole

Mes pas dans les herbes folles

font que s'envolent

quelques rupicoles ou rousserolles,

mais le pactole je le reçois du chant du rossignol,

je suis fan,c'est mon idole,

alors loin de toutes les babioles

des mégapoles,

je m'allonge ,la tête dans les corolles

et je laisse aller l'envol 

de ma rêverie frivole!

BETTY...

 TOUJOURS LA MÊME COQUE...

En bloc,

on a fêté

le troc de deux époques.

Mais le rauque 

chant du coq

n'évoque pas un nouveau matin choc

et après tous les souhaits loufoques

il n'y a pas eu d'électrochocs!

Le SDF est sans bicoque,

 la même solitude des viocs

des ouvriers  qui suffoquent,

 la peur de barbares cinoques,

 aucun  partage réciproque!

Même l'amour n'est plus de roc. 

et  partout les mêmes escrocs

qui en colloques mastoc

se moquent de nous sans équivoque!

Ils enfoncent  profond leur soc,

mais n 'ont jamais en stock

ni dans leur froc

le remède ad hoc

ni la miraculeuse breloque

qu'inlassablement on  invoque

pour humaniser le paddock!

BETTY...

SVP! PLUS DE PIRE...

On me dit toujours" il y a pire"

m'estimer heureuse ,sans soupirs,

Facile ,pour les bien portants,

les bien vivants,bien en argent!

doit on se consoler du pis?

 D'en savoir d'autres plus démunis?

Avec une vie en sursis,

très malades, ou dans des taudis,

 bannis, interdits de s'aimer

 martyrs de la perversité,

ou transis sur des bancs publics

otages  d'odieux fanatiques,

violés,bafoués, ou mutilés

sans voir, entendre, ou bien parler!

esclaves de maris barbares,

enfants désirés par des salopards

parce que différents,condamnés,

et voués aux atrocités.

j'entends du nouvel an, la ritournelle,

des envies, des souhaits à la pelle.

Mon voeu ?Voir ce pire là ,exterminé

mais je sais mon rêve insensé!

BETTY....

DANS LES PENSEES DE MéMé...

Vivant parmi les  vieillissants 

 la mémé a presque  100 ans.

veuve ,malade , moribonde,

  elle rêvasse, l' âme vagabonde,

 et son esprit part en vadrouille

dans ses souvenirs, et il fouille.

La revoilà ,petite fille,

en robe rouge ,elle sautille,

cartable en cuir en bout de bras 

de ses aînés suivant les pas

elle rejoint sa petite école,

où  son pupitre sent la colle

les doigts crispés sur son plumier

elle apprend les pleins ,les déliés.

A la maison ,pas de confort ,

on n'a jamais roulé  sur l'or

 seul un vieux TSF doré ,

n'arrête pas  de grésiller,

et les  parents qui se chamaillent

se criant des mots en pagaille .

Son coeur ,battant comme un tambour

elle revoit son premier amour,

ressent  la peur et la timidité,

  de l'instant où elle s'est donnée.

 Avec joie elle a  ce gros ventre

tient dans ses bras ce bébé tendre

 mais n'en berce pas un deuxième

son couple, se dénoue, dans la haine.

Elle réentend l'appel strident

du réveil ,des années durant,

pour petits matins de froidure ,

 allant  vers l'usine à tortures,

où là ,penchée sur sa machine, 

elle fait du mal à son échine,

mais  tisse  aussi des  amitiés 

avec des collègues de corvées.

Le temps  a une allure étourdissante,

et sa fille à son tour enfante

alors on la nomme Mamie,

et Retraitée ,  son devoir accompli.

 Mais elle s'affaiblit  avec l'âge,

son corps en subit les ravages

des douleurs la cognent très fort

et viennent entraver ses efforts

et c'est ainsi que grisonnante,

et de plus en plus impotente

posée dans ce hall,impatiente,

de visites trop inexistantes,

prostrée, perdue dans ses errances

 elle sait que s'en vient la  partance!

 BETTY...

 PLAINTES DE SAPIN...

Je suis le sapin de Noel

parfois artificiel,

souvent naturel

fabriqué,

ou coupé dans la forêt

où l'on m'a choisi et tué,

de tous les miens séparé,

 avec  agonie annoncée!

Plusieurs mains me déguisent

avec plus ou moins de maîtrise

 dans les rues ,en pleines lumières

ou meublant un  coin de chaumière

on m'admire,

j'attire,

je suis la star des conifères,

mon pied bien rempli on espère.

Mais quand les présents sont ouverts

plus de regards admiratifs,

ne suis même plus décoratif.

Plus aucun chant de beau sapin,

on m'ignore c'est le dédain.

On me déshabille et je dépéris

fini le bon temps j'ai servi!

Dépouillé et embarrassant

je finis comme un  encombrant,

dans la rue parmi les déchets 

que la fête a accumulés!

Mes aiguilles qui s'éparpillent

sont des larmes  pour ma famille

que l'on décime tous les ans,

des frères seront les suivants,

décorés ,exposés ,adulés,

 puis dénudés, dans un sac enfermés,

sur les trottoirs sales, traînés

 et comme des mal propres jetés!

MORALITE:Quand on ne sert plus

dans les poubelles on est foutu!

 BETTY...